Par le passé, les séminaires d'entreprise ont longtemps été réduits à leur plus simple expression : une convention annuelle réunissant tous les collaborateurs avec des conférences, des ateliers de travail, un discours du grand patron et un repas pour clôturer la « fête ».
Mais depuis les années 90, de nouveaux types de séminaires ont traversé l'Atlantique. Les conventions n'ont pas disparu mais de nouvelles méthodes managériales sont utilisées afin de gérer au plus près le capital humain. On parle désormais de « team building » (cohésion d'équipe), de « team development » (renforcement d'équipe) ou d'« incentive » (stimulation).
Ces méthodes de management consistent à faire participer les salariés d'une entreprise à un voyage, à des activités sportives ou ludiques avec un but précis : créer un esprit d'équipe autour d'une expérience et d'objectifs communs. Le catalogue des activités proposées est très large : sports extrêmes (alpinisme, parachutisme, saut à l'élastique), voyages exotiques, raids, sports mécaniques, courses au trésor ou d'orientation, accrobranches et même des stages commandos.
Quel avenir pour le team building ?
« Les séminaires sont extrêmement intéressants pour les entreprises, explique Jacques Deveaux, vice-président de la CGPME Bretagne. Outre le contenu propre à l'activité, ils permettent de générer des échanges, de créer du lien, de faire connaissance avec des collègues que l'on côtoie mais que l'on ne connaît pas vraiment. Pourtant, c'est seulement un outil de management parmi d'autres. Et, en période de crise, ne restent que les activités qui permettent d'accéder directement aux nouveaux marchés ».
La crise sonnerait-elle le glas du « team building » ? Il est encore trop tôt pour connaître les effets réels de la crise sur ces méthodes de management, même si une étude de 2008 menée par l'Association des agences de communications événementielles (Anaé) montre que 54 % des clients considèrent l'événementiel comme un investissement à part entière. « Je travaille actuellement avec un groupe de distribution automobile et le comité de direction était partagé sur la poursuite de ces activités, confie Monique Sandrin, du cabinet conseil en ressources humaines Raisonnances. Mais le directeur général a tranché en leur faveur. Il a décidé d'accélérer le mouvement et d'envoyer un signal fort aux équipes. Je trouve ça intéressant car c'est le moment d'investir dans son équipe. »
Toutefois, les entreprises n'ont pas toutes les mêmes moyens et la plupart tentent de limiter les dégâts. En 2008, la moitié des entreprises qui faisaient appel à des agences événementielles étaient dans la finance. Un secteur particulièrement touché par la crise qui devrait vraisemblablement réduire au strict minimum ce type d'activités. Ne serait-ce que par souci d'exemplarité. Difficile en effet d'organiser des voyages au bout du monde quand le secteur est soutenu par un plan de sauvetage. « Avec cette crise, on assiste à des changements de comportement, confirme Jacques Deveaux. On continuera d'investir dans le capital humain mais en faisant appel à d'autres outils ».
Sept points à verrouiller pour choisir son prestataire
Quelle est la taille de mon projet?
Si vous envisagez l’organisation d’une convention pour 300 à 400 personnes, il est préférable de passer par une agence bien installée. En revanche, pour 30 à 40 personnes, un « assembleur » peut faire l’affaire.
Ce prestataire est-il sérieux ?
Difficile de connaître la réputation d’un prestataire qui ne vous est pas directement recommandé. En province, la notoriété d’une agence est très vite connue. C’est loin d’être le cas en région parisienne où l’on trouve de nombreux « éphémères ». On peut également tenter d’obtenir certaines informations auprès du comité départemental du tourisme. Une manière souvent efficace de faire un premier tri.
Faut-il se fier aux nombreuses références présentées par le prestataire ?
Une référence ne veut pas dire grand chose si elle ne mentionne aucun contact précis. En revanche, si elle mentionne un nom et des coordonnées, c’est un bon moyen d’avoir des renseignements à la fois sur la société mais aussi sur son savoir-faire et ses activités.
Lors du premier contact, le prestataire a-t-il été de bon conseil ?
Une écoute attentive est un bon premier signe. Vos objectifs doivent être bien compris et le prestataire doit s’adapter à vos besoins. Si votre interlocuteur ne connaît rien au monde de l’entreprise, prenez sa carte pour un éventuel week-end en famille…
Son offre de services est-elle originale ?
Dans ce secteur d’activité, les produits connaissent de forts effets de mode. Vous risquez donc de trouver les mêmes catalogues un peu partout.
Ce qui fera toute la différence, c’est la qualité de la présentation du produit et ses variantes. Une preuve que le prestataire aime ce produit et saura s’adapter en fonction de vos besoins.
Est-il possible de tester la prestation ?
Si vous posez cette question directement au prestataire, attendez-vous à quelques grincements de dents ! S’il fait consciencieusement son travail, il a déjà eu l’occasion de mettre son produit à l’épreuve et de le faire évoluer.
Vous pouvez, en revanche, vous assurer par de nombreuses questions du respect des plannings, de la capacité d’organisation et de la conformité du produit par rapport aux annonces du catalogue.
Faut-il prendre une garantie annulation ?
Il est toujours préférable d’être couvert en cas de défaillance. Mais si vous optez pour des activités de plein air, assurez-vous que le prestataire a prévu un plan B en cas d’intempéries.
À quoi sert vraiment le « team building » ?
« Le team-building se généralise aujourd'hui avec l'idée qu'il faut entretenir une équipe pour qu'elle fonctionne. Cela est perçu comme un besoin et non plus comme un complément pour faire plaisir », analyse Pierre Cauvin, co-gérant du cabinet Osiris Conseil et auteur du livre « La cohésion des équipes : pratique du team building ». Le séminaire représente un temps fort car il permet une rupture dans les habitudes. Les messages qui y sont délivrés sont reçus avec plus d'attention par les salariés. Mais ce n'est pas une activité sans risque pour les participants. Un séminaire représente l'occasion de se montrer, de marquer des points... ou de plomber durablement sa réputation. Sous des dehors décontractés, l'exercice nécessite une bonne maîtrise de soi. Faute de quoi les soirées, notamment, peuvent se transformer en événements à risque. Boire quelques verres après le dîner favorise l'esprit d'équipe, et se fait généralement avec la bénédiction de la direction. « Il est bien vu de rester trinquer avec les autres plutôt que de remonter illico dans sa chambre », assure un manager d'un grand groupe français.
Sentiment d'appartenance
Mais gare aux excès ! À partir du troisième verre, certains se lâchent en proférant tout haut les remarques aigres-douces qu'ils réservent d'ordinaire à leurs cercles d'intimes. D'autres, dans ces situations qui brouillent les frontières entre vie privée et professionnelle, perdent la retenue qu'ils affichent aux heures de bureau. Une attitude qui ne passera certainement pas inaperçue en la présence d'un responsable, voire d'un coach attentif à tous les comportements... « Mais les séminaires sont aussi une occasion de soigner son réseau, témoigne Marc. Mon groupe vient d'être racheté et le raid de novembre dernier m'a permis de rencontrer toutes les équipes de dirigeants et le grand patron. Mon sentiment d'appartenance à cette nouvelle entité a été renforcé ».
Les grandes tendances
En hausse : les activités liées à la nature et à la relaxation
Les initiations au taî-chi chuan et, plus globalement, les activités permettant détente et relaxation.
Les initiations à la gastronomie ou à l’œnologie, la découverte du terroir.
L’accrobranche, qui consiste à effectuer des parcours acrobatiques dans la cime des arbres. Cette activité se pratique dans la nature et propose plusieurs niveaux de difficulté. Autre avantage : son coût est assez faible.
Le partage des valeurs de l’entreprise comme le développement durable ou l’éco-conception. Selon l’étude faite par l’Anaé sur les tendances 2009, 60 % des clients d’agences événementielles sont intéressés par la sensibilisation aux enjeux environnementaux. L’objectif étant de souder les salariés autour de valeurs fortes et non plus seulement autour de la hiérarchie.
En baisse : les sports extrêmes
Les rallyes, notamment effectués dans des 4x4, un véhicule qui souffre de son image anti-environnement.
Le paint-ball (pistolet à air comprimé projetant des billes de peinture sur l’adversaire), trop agressif.
Les sports extrêmes, comme le parachutisme, qui nuisent parfois à l’ambiance en divisant le groupe en deux : ceux qui osent et les autres.
Dossier réalisé par Djamel Bentaleb – Le Journal des Entreprises
Source
Mais depuis les années 90, de nouveaux types de séminaires ont traversé l'Atlantique. Les conventions n'ont pas disparu mais de nouvelles méthodes managériales sont utilisées afin de gérer au plus près le capital humain. On parle désormais de « team building » (cohésion d'équipe), de « team development » (renforcement d'équipe) ou d'« incentive » (stimulation).
Ces méthodes de management consistent à faire participer les salariés d'une entreprise à un voyage, à des activités sportives ou ludiques avec un but précis : créer un esprit d'équipe autour d'une expérience et d'objectifs communs. Le catalogue des activités proposées est très large : sports extrêmes (alpinisme, parachutisme, saut à l'élastique), voyages exotiques, raids, sports mécaniques, courses au trésor ou d'orientation, accrobranches et même des stages commandos.
Quel avenir pour le team building ?
« Les séminaires sont extrêmement intéressants pour les entreprises, explique Jacques Deveaux, vice-président de la CGPME Bretagne. Outre le contenu propre à l'activité, ils permettent de générer des échanges, de créer du lien, de faire connaissance avec des collègues que l'on côtoie mais que l'on ne connaît pas vraiment. Pourtant, c'est seulement un outil de management parmi d'autres. Et, en période de crise, ne restent que les activités qui permettent d'accéder directement aux nouveaux marchés ».
La crise sonnerait-elle le glas du « team building » ? Il est encore trop tôt pour connaître les effets réels de la crise sur ces méthodes de management, même si une étude de 2008 menée par l'Association des agences de communications événementielles (Anaé) montre que 54 % des clients considèrent l'événementiel comme un investissement à part entière. « Je travaille actuellement avec un groupe de distribution automobile et le comité de direction était partagé sur la poursuite de ces activités, confie Monique Sandrin, du cabinet conseil en ressources humaines Raisonnances. Mais le directeur général a tranché en leur faveur. Il a décidé d'accélérer le mouvement et d'envoyer un signal fort aux équipes. Je trouve ça intéressant car c'est le moment d'investir dans son équipe. »
Toutefois, les entreprises n'ont pas toutes les mêmes moyens et la plupart tentent de limiter les dégâts. En 2008, la moitié des entreprises qui faisaient appel à des agences événementielles étaient dans la finance. Un secteur particulièrement touché par la crise qui devrait vraisemblablement réduire au strict minimum ce type d'activités. Ne serait-ce que par souci d'exemplarité. Difficile en effet d'organiser des voyages au bout du monde quand le secteur est soutenu par un plan de sauvetage. « Avec cette crise, on assiste à des changements de comportement, confirme Jacques Deveaux. On continuera d'investir dans le capital humain mais en faisant appel à d'autres outils ».
Sept points à verrouiller pour choisir son prestataire
Quelle est la taille de mon projet?
Si vous envisagez l’organisation d’une convention pour 300 à 400 personnes, il est préférable de passer par une agence bien installée. En revanche, pour 30 à 40 personnes, un « assembleur » peut faire l’affaire.
Ce prestataire est-il sérieux ?
Difficile de connaître la réputation d’un prestataire qui ne vous est pas directement recommandé. En province, la notoriété d’une agence est très vite connue. C’est loin d’être le cas en région parisienne où l’on trouve de nombreux « éphémères ». On peut également tenter d’obtenir certaines informations auprès du comité départemental du tourisme. Une manière souvent efficace de faire un premier tri.
Faut-il se fier aux nombreuses références présentées par le prestataire ?
Une référence ne veut pas dire grand chose si elle ne mentionne aucun contact précis. En revanche, si elle mentionne un nom et des coordonnées, c’est un bon moyen d’avoir des renseignements à la fois sur la société mais aussi sur son savoir-faire et ses activités.
Lors du premier contact, le prestataire a-t-il été de bon conseil ?
Une écoute attentive est un bon premier signe. Vos objectifs doivent être bien compris et le prestataire doit s’adapter à vos besoins. Si votre interlocuteur ne connaît rien au monde de l’entreprise, prenez sa carte pour un éventuel week-end en famille…
Son offre de services est-elle originale ?
Dans ce secteur d’activité, les produits connaissent de forts effets de mode. Vous risquez donc de trouver les mêmes catalogues un peu partout.
Ce qui fera toute la différence, c’est la qualité de la présentation du produit et ses variantes. Une preuve que le prestataire aime ce produit et saura s’adapter en fonction de vos besoins.
Est-il possible de tester la prestation ?
Si vous posez cette question directement au prestataire, attendez-vous à quelques grincements de dents ! S’il fait consciencieusement son travail, il a déjà eu l’occasion de mettre son produit à l’épreuve et de le faire évoluer.
Vous pouvez, en revanche, vous assurer par de nombreuses questions du respect des plannings, de la capacité d’organisation et de la conformité du produit par rapport aux annonces du catalogue.
Faut-il prendre une garantie annulation ?
Il est toujours préférable d’être couvert en cas de défaillance. Mais si vous optez pour des activités de plein air, assurez-vous que le prestataire a prévu un plan B en cas d’intempéries.
À quoi sert vraiment le « team building » ?
« Le team-building se généralise aujourd'hui avec l'idée qu'il faut entretenir une équipe pour qu'elle fonctionne. Cela est perçu comme un besoin et non plus comme un complément pour faire plaisir », analyse Pierre Cauvin, co-gérant du cabinet Osiris Conseil et auteur du livre « La cohésion des équipes : pratique du team building ». Le séminaire représente un temps fort car il permet une rupture dans les habitudes. Les messages qui y sont délivrés sont reçus avec plus d'attention par les salariés. Mais ce n'est pas une activité sans risque pour les participants. Un séminaire représente l'occasion de se montrer, de marquer des points... ou de plomber durablement sa réputation. Sous des dehors décontractés, l'exercice nécessite une bonne maîtrise de soi. Faute de quoi les soirées, notamment, peuvent se transformer en événements à risque. Boire quelques verres après le dîner favorise l'esprit d'équipe, et se fait généralement avec la bénédiction de la direction. « Il est bien vu de rester trinquer avec les autres plutôt que de remonter illico dans sa chambre », assure un manager d'un grand groupe français.
Sentiment d'appartenance
Mais gare aux excès ! À partir du troisième verre, certains se lâchent en proférant tout haut les remarques aigres-douces qu'ils réservent d'ordinaire à leurs cercles d'intimes. D'autres, dans ces situations qui brouillent les frontières entre vie privée et professionnelle, perdent la retenue qu'ils affichent aux heures de bureau. Une attitude qui ne passera certainement pas inaperçue en la présence d'un responsable, voire d'un coach attentif à tous les comportements... « Mais les séminaires sont aussi une occasion de soigner son réseau, témoigne Marc. Mon groupe vient d'être racheté et le raid de novembre dernier m'a permis de rencontrer toutes les équipes de dirigeants et le grand patron. Mon sentiment d'appartenance à cette nouvelle entité a été renforcé ».
Les grandes tendances
En hausse : les activités liées à la nature et à la relaxation
Les initiations au taî-chi chuan et, plus globalement, les activités permettant détente et relaxation.
Les initiations à la gastronomie ou à l’œnologie, la découverte du terroir.
L’accrobranche, qui consiste à effectuer des parcours acrobatiques dans la cime des arbres. Cette activité se pratique dans la nature et propose plusieurs niveaux de difficulté. Autre avantage : son coût est assez faible.
Le partage des valeurs de l’entreprise comme le développement durable ou l’éco-conception. Selon l’étude faite par l’Anaé sur les tendances 2009, 60 % des clients d’agences événementielles sont intéressés par la sensibilisation aux enjeux environnementaux. L’objectif étant de souder les salariés autour de valeurs fortes et non plus seulement autour de la hiérarchie.
En baisse : les sports extrêmes
Les rallyes, notamment effectués dans des 4x4, un véhicule qui souffre de son image anti-environnement.
Le paint-ball (pistolet à air comprimé projetant des billes de peinture sur l’adversaire), trop agressif.
Les sports extrêmes, comme le parachutisme, qui nuisent parfois à l’ambiance en divisant le groupe en deux : ceux qui osent et les autres.
Dossier réalisé par Djamel Bentaleb – Le Journal des Entreprises
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